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Je suis vieux, elle est vieille ; et son coeur est à moi.
Une jeune pourrait croire de bonne foi
M’aimer, et puis un jour, qu’une occasion naisse,
Prendrait quelque blondin ; jeunesse veut jeunesse
Mais avec celle-ci je suis tranquille ; elle a
Mon âge, et la même âme en nous toujours brûla ;
Je n’ai pas à veiller sur un corps qui m’échappe ;
Le corps est une porte où personne ne frappe
Dès que la ride vient ou que le poil blanchit.
Il me manque des dents, sa taille s’avachit,
Tant mieux ; elle n’a plus de ces regards chandelles
Où le mouches d’été viennent flamber leurs ailes,
Tant mieux ! je suis chez moi, je n’ai pas d’envieux.
Je l’idolâtre vieille, elle m’adore vieux.
Les ans derrière nous s’en vont dans la bruine,
Tout les deux en même temps nous tombons en ruine ;
Nos lézardes ne font que nous donner du jour,
Et ne sont qu’un passage à des rayons d’amour,
Et nous nous aimons mieux que nous ne nous aimâmes
Nos corps en s’écroulant nous laissent voir nos âmes.
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Victor HUGO
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Coucou Annie,
Au moins il reste avec sa vieille et fidèle, ce n’est pas comme certains hommes qui abandonnent leur femme dès les premières rides pour suivre une fille à jupette.
C’est un beau poème et que j »arrive à mieux saisir.
Bonne nuit
Amicalement, bisous
Tritriva