Publié par osee2 8 février 2009
dans poeme
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Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :
Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
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Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l’amour infini me montera dans l’âme,
Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, – heureux comme avec une femme.
RIMBAUD
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Publié par osee2 29 janvier 2009
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Les faux beaux jours ont lui tout le jour, ma pauvre âme,
Et les voici vibrer aux cuivres du couchant.
Ferme les yeux, pauvre âme, et rentre-sur-le-champ ;
Une tentation des pires. Fuis l’Infâme.
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Ils ont lui tout le jour en longs grêlons de flamme,
Battant toute vendange aux collines, couchant
Toute moisson de la vallée, et ravageant
Le ciel tout bleu, le ciel chanteur qui te réclame.
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O pâlis, et va-t-en, lente et joignant les mains.
Si ces hiers allaient manger nos beaux demains ?
Si la vieille folie était encore en route ?
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Ces souvenirs, va-t-il falloir les retuer ?
Un assaut furieux, le suprême sans doute !
O, va prier contre l’orage, va prier.
Verlaine
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Publié par osee2 4 janvier 2009
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Beauté des femmes, leur faiblesse, et ces mains pâles
Qui font souvent le bien et peuvent tout le mal,
Et ces yeux, où plus rien ne reste d’animal
Que juste assez pour dire : « assez » aux fureurs mâles,
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Et toujours, maternelle endormeuse des râles,
Même quand elle ment, cette voix ! Matinal
Appel, ou chant bien doux à vêpre, ou frais signal,
Ou beau sanglot qui va mourir au pli des châles !…
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Hommes durs ! Vie atroce et laide d’ici-bas !
Ah ! que du moins, loin des baisers et des combats,
Quelque chose demeure un peu sur la montagne,
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Quelque chose du coeur enfantin et subtil,
Bonté, respect ! Car qu’est-ce qui nous accompagne,
Et vraiment, quant la mort viendra, que reste-t-il ?
Verlaine
Publié par osee2 1 janvier 2009
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Lecteur paisible et bucolique,
Sobre et naïf homme de bien,
Jette ce livre saturnien,
Orgiaque et mélancolique.
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Si tu n’as fait ta rhétorique
Chez Satan, le rusé doyen,
Jette ! tu n’y commprendrais rien,
Ou tu me croirais hystérique.
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Mais si, sans se laisser charmer,
Ton oeil sait plonger dans les gouffres,
Lis-moi, pour apprendre à m’aimer ;
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Ame curieuse qui souffres
Et vas cherchant ton paradis,
Plains-moi !…Sinon, je te maudis !
« Epigraphe pour un livre condamné »
- Les Fleurs du mal -
Publié par osee2 1 janvier 2009
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Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine
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Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse
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Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente
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Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni le temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
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Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
(Apollinaire)
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